Sauver le rebond de Wall Street ou sauver le dollar ?

Publié le par Jérôme Revillier

par Jérôme Revillier
Mardi 08 décembre 2009

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Il se fait tard ce lundi soir, après une journée à suivre les marchés entre Paris et Londres où je suis actuellement pour prendre le pouls de la City.

Pourtant, à l'heure tardive où je vous écris ces lignes, et avec la CNBC en fond sonore, le sort du dollar me paraît de plus en plus clair.

 

Une mécanique simple ...enfin presque
La mécanique des marchés semble toujours simple pour expliquer ce qui s'est passé, mais devient tout de suite beaucoup plus compliqué lorsqu'il s'agit d'anticiper le futur.

Par exemple, les analystes se succèdent sur votre téléviseur ou à la radio pour vous expliquer que les bons chiffres de l'emploi vendredi dernier ont soutenu le dollar du fait simple de l'anticipation d'une prochaine hausse de taux de la Fed.

Les mêmes analystes vous expliquaient récemment que les bons chiffres américains soutenaient l'appétit pour le risque et donc faisait baisser le dollar.

Etrange, non ?

 

Le dollar, sur le fil du rasoir...
Ils sont beaucoup moins bavards pour vous expliquer ce qui va se passer dans les prochaines semaines et notamment ce vendredi, au moment de la publication des ventes de détail et de l'indice de confiance du Michigan.

Mais je ne blâme évidemment personne car il est certain que les marchés sont à un point de rupture, coincés entre une tendance forte et une peur grandissante de s'exposer à une rechute.

 

Sauver le rebond de Wall Street ou le dollar ?
Si les marchés hésitent entre deux scénarios possibles, que dire alors de la posture des Américains qui, après avoir prêchés pour un dollar fort, ont littéralement saboté ce lundi le rebond du billet vert par la voix de Ben Bernanke en personne.

Ce dernier, plus soucieux de sauvegarder le rebond de Wall Street que de sauver le dollar, n'a pas hésité à assurer que l'argent gratuit serait encore disponible pour longtemps aux Etats-Unis et ainsi rassurer les intervenants sur un éventuel resserrement monétaire.

Cependant, la Fed aura bien du mal à justifier des taux aussi bas si les bons chiffres de vendredi étaient rapidement confirmés.

A moins, que même Ben Bernanke ait du mal à croire en ces chiffres...

 

Deux hypothèses, une seule conclusion
Et comme je l'ai déjà fait, je n'hésite pas une nouvelle fois à m'engager sur une reprise à venir du billet vert.

Et cela paraît là aussi finalement assez logique et je vais vous en faire la démonstration.

Nous avons deux hypothèses pour expliquer la hausse des marchés, qui mènent toutes les deux à la même conclusion quant à la monnaie américaine.

 

La première, farfelue, serait de considérer que la hausse des marchés repose sur des chiffres solides et une économie qui viendrait ainsi nous gratifier de la fameuse reprise en V.

Dans ce cas, les chiffres rassurants devraient s'accumuler dans les semaines qui viennent et ainsi confirmer que la remontée des taux aux Etats-Unis sera plus rapide que prévue.

 

La seconde hypothèse serait de considérer que nous sommes loin d'être sortis d'affaire et que la reprise actuelle ne repose que sur les injections de liquidités et n'est donc finalement qu'artificielle.

Dans ce cas, même si la Fed ne veut pas remonter ses taux rapidement, les injections de liquidités devraient tout de même progressivement cesser et ne suffiront de toute façon pas à faire monter les marchés plus haut, sans des fondamentaux solides derrière elles. Dans les dernières semaines de novembre, on a constaté qu'il manquait un catalyseur fort aux marchés pour aller chercher de nouveaux plus hauts.

 

Une seule conclusion : le dollar ne peut que rebondir
Dans le premier exemple, un durcissement monétaire de la Fed mènerait à un écart de rendement bien moins important par rapport aux autres devises et rendrait ainsi le carry trading sur le dollar moins intéressant. Ce qui viendra soutenir mécaniquement la devise américaine et la faire remonter légèrement.

Dans la seconde démonstration, l'aversion au risque ferait son retour et le dollar grimperait là aussi mécaniquement.

Comme je vous le disais au début... la mécanique des marchés c'est simple... mais risqué.

 

Cette conclusion ne serait pas complète sans parler de la BCE
Et si je n'évoque pas la politique monétaire de la Zone euro, c'est tout simplement parce qu'il n'y en a pas.

Les énormes disparités entre les pays comme la France, l'Allemagne et l'Italie qui sortent leur épingle du jeu, les pays en difficulté comme la Grèce et l'Espagne, ou encore les pays de l'Est montrent qu'une hausse de taux ne semble que peu probable à court terme.

Cette situation laisse une nouvelle fois la monnaie européenne exposée aux décisions des autres pays comme les Etats-Unis.

 
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Publié dans Analyses

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