Dollar : Coup de poignard dans le dos en vue. Préparez-vous

Publié le par Jérôme Revillier

A l'heure où je publie cet article, l'euro enfonce les 1.4470 pour se préparer à tester les 1.45, zone cruciale.

Toutefois, si les points techniques ont évolués, les fondamentaux sont toujours les mêmes et mon anticipation aussi.

 

Le reste n'est qu'histoire de timing ...


 

par Jérôme Revillier


Pour l'Edito des Matières Premières et Devises

Vendredi 08 avril 2011

 

Vous ne connaissez sans doute pas Zhang Yuyan ?
Moi non plus... jusqu'à ce mercredi matin.

Ce Chinois est le "directeur de l'institut de politique et d'économie mondiale à l'académie des sciences sociales chinoises"... Pour avoir un titre pareil, il est sans doute un bon petit soldat du régime.

Eh bien figurez-vous que ce M. Zhang a déclaré lors de sa dernière conférence de presse : "La dépréciation du dollar est la tendance prévue à long terme."

C'est une des premières fois qu'un économiste chinois fait une sortie aussi nette sur la tendance de la devise américaine et surtout sur l'inquiétude que cela génère en Chine.


Pas de doute : la Chine est inquiète pour son trésor de guerre...
La politique de dévaluation compétitive menée par le Trésor et la Fed pour doper l'économie américaine, n'est pas du goût de la Chine qui voit ses montagnes de dollars de réserves fondre comme neige au soleil.

La Chine veut bien financer le déficit de la cigale américaine, mais sûrement pas si cet Etat tire à boulets rouges sur ses économies.

L'avertissement est net : Pékin est prêt à lâcher Washington si ces derniers n'envoient pas de signes clairs de préservation de la valeur du billet vert.

... et menace la dette américaine
La Chine, premier créancier des Etats-Unis, met ainsi sous pression les décideurs américains et en premier lieu Ben Bernanke.

Or ce dernier est pris en étau, avec deux camps qui s'affrontent au sein même du comité monétaire.

▪ D'un côté, les partisans d'une hausse de taux visant à envoyer un signal rassurant aux créanciers et aux agences de notations.

▪ De l'autre, ceux qui veulent abreuver les marchés de liquidités pour préserver des résultats en trompe-l'oeil d'une croissance poussive.

Une chose est sûre : les Etats-Unis ont besoin de financer leur dette astronomique et ne peuvent se permettre d'inquiéter davantage encore leurs prêteurs. Une hausse de taux sera inévitable, surtout qu'un invité surprise s'invite dans le débat... L'inflation !

 

L'inflation va sonner la fin de la récréation
L'inflation, encore ignorée et minorée par les chiffres américains, est de retour et se moque bien de savoir si l'emploi s'améliore ou si la confiance des consommateurs est au beau fixe.

Et le seul remède pour lutter contre l'inflation : une hausse des taux. Voilà qui va sonner la fin de l'argent facile aux Etats-Unis.

Les marchés vont pouvoir reprendre leurs droits après une période d'intenses manipulations et de sauvetages artificiels en tout genre. Je traduis : les spéculateurs vont massivement se dégager de leurs positions.

Je m'explique...

 

Fin du dollar carry trading
Grâce à des taux historiquement bas, le dollar, à l'instar du yen, est devenu un vecteur du carry trading.

On emprunte des dollars à bas coût, puis on les vend pour les placer dans des devises rémunératrices comme le dollar australien. Objectif : encaisser le différentiel de taux.

Que va-t-il se passer si la Fed remonte ses taux ?

Les spéculateurs pris en étau vont devoir vendre leurs positions en catastrophe, racheter du dollar, pour rembourser leurs emprunts.

Ce dégagement massif provoquera alors une forte poussée du billet vert.

C'est la clé des marchés des changes dans les prochains : la réduction naturelle des écarts de taux au nom de la maîtrise de l'inflation.

 

Euro : en attendant la chute...
Nous voici donc aujourd'hui avec un dollar condamné par tous, et qui a de très bonnes raisons de rebondir demain.

En face, l'euro est à des plus hauts de 15 mois face au billet vert. Et poursuit sa hausse en attendant l'implosion d'une zone euro sans gouvernance ni sans conviction.

Pourquoi monte-t-il ?

Tout simplement parce que tout le monde est focalisé sur la hausse des taux de Jean-Claude Trichet, en s'imaginant que les mauvaises nouvelles sont déjà intégrées dans les cours....

Erreur !

Croyez-moi, les mauvaises nouvelles ne sont pas encore arrivées... La Grèce, le Portugal, L'Espagne, l'Italie et la France (oui vous avez bien lu) ne pourront supporter un resserrement monétaire sans voir leur croissance retomber comme un soufflé.

 

Euro/dollar : retour vers les 1,2850 ?
Actuellement, la paire évolue autour des 1,4293.

La zone des 1,4350 correspond à une forte résistance. Si la paire devait échouer à franchir à cette résistance à la hausse, malgré la hausse de taux, l'euro/dollar pourrait alors se retourner vers 1,3750 puis 1,3500 dans un premier temps.

 

Graphique EUR/USD hebdomadaire

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Graphique EUR/USD hebdomadaire

Ensuite, si la zone euro s'enfonce dans la crise, c'est la zone des 1,2850 que nous viserons.

 

Mon conseil :
La paire va chuter. Il est très difficile de savoir " quand", mais il est facile de savoir pourquoi.

Alors faites comme les abonnés à FxProfit Trader. Placer vos pièges, rigoureusement, patiemment et attendez – vous aurez peut-être la chance d'accumuler comme eux mardi 812 euros en l'espace de 24h : pour viser de tels résultats...

Première parution dans la Chronique Agora le 08/04/2011.

 
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Publié dans Analyses

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