1.50$ ...et après ?

Publié le par Jérôme Revillier

Hier soir, fait rarissime, je n'ai pas passé ma soirée devant écrans et graphiques
Non.

Hier, une poussée de fièvre et des signes avant-coureurs d'une bonne angine se manifestant, je décidais de donner un peu de congés à mes neurones en avalant une des ces insupportables séries policières diffusées sur nos chaînes publiques.

Et ce matin, une phrase de l'incroyable enquêteur de ma soirée "policière" me revient en tête : "Ce jeune homme a tout qui l'accuse, on a tout ce qu'il faut pour le faire incarcérer... trop peut être".

 

Eh bien voyez-vous, je me sens un peu dans la peau de cet enquêteur ce matin
Surtout quand je lis les différents articles où l'on voit déjà l'euro à 1,70 $ par-ci, et où l'on condamne une fois de plus le déficit pharaonique des Etats-Unis par-là. Où encore quand on incrimine les taux zéro appliqués par la Fed...

Je me dis que tout lui tombe dessus à ce billet vert. Tout le monde est d'accord pour l'envoyer sur l'échafaud et allumer le brasier avec un baril généreusement offert par l'Iran.

Et pourtant...

 

C'est quand tout le monde est d'accord qu'il faut commencer à s'inquiéter
Une nouvelle fois, je me dois de me placer comme l'empêcheur d'analyser en rond. Oui. Car aujourd'hui encore, je vous dis prudence ! Maintes fois, dans les articles précédents, j'ai évoqué les risques de voir un consensus trop homogène, une pensée trop unanime. Je vous le répète, c'est quand tout le monde est d'accord qu'il faut commencer à s'inquiéter.

Et comme le souligne mon confrère Eric Fry dans son dernier article et comme je vous l'indiquais déjà il y a quelques jours, l'optimisme du moment devient inquiétant.

Graphique des indices VIX et S&P 500

Ce graphique représente l'évolution du VIX et du S&P 500. Alors que l'indice continue son envolée, la peur, elle, disparaît chez les intervenants ; atteignant son plus bas depuis le début de la crise.

Alors j'ajoute une nouvelle maxime à ma collection aujourd'hui : "Quand plus personne n'a peur, fuyez..."

Le billet vert pourrait bien se reprendre et voici pourquoi ...

 

 

Les trois raisons qui vont faire remonter le dollar en 2010 :
1 - La chute des indices :
L'aversion au risque va revenir dès la fin de l'année avec des craintes d'un nouveau genre. Comment soutenir une croissance atone et sans emploi tout en limitant la dette ? Le retour de la peur et un mouvement de vente est probable sur les places actions, favorisant ainsi les devises refuges que sont le dollar et le yen.

2 - Les réserves chinoises : Les Chinois ne laisseront pas filer le dollar et avec lui leurs énormes réserves de billet vert, véritable trésor de guerre économique. Si la Chine accepte une certaine dépréciation du billet vert et diversifie ses réserves avec l'or, il n'en reste pas moins que le dollar américain reste sa principale devise de réserve. Cela m'étonnerait beaucoup qu'elle reste sans réagir très longtemps. Un nouveau jeu de rhétorique devrait donc bientôt prendre place et venir nous démontrer que finalement, la Chine n'est pas prête à voir disparaître le dollar.

3 -La fin des taux zéro : Rassurez-vous, la Fed n'est pas prête de remonter ses taux. Pourtant, le levier le plus efficace pour maintenir le billet vert à flot tout en continuant de creuser le déficit, sera de faire courir le bruit et d'évoquer la stratégie de sortie de crise. Celle-ci passant bien entendu directement par le retrait des liquidités et le relèvement des taux, qui devrait être anticipé et répercuté sur le Forex par les intervenants.

 

 

A court-terme : un potentiel de hausse intacte
Mais comme d'habitude, je dois ici vous exposer mes deux angles d'approche afin de vous permettre de prendre au mieux vos décisions. J'ai exposé ci-dessus les raisons fondamentales qui me poussent à croire au retour en grâce du billet vert dans un horizon de trois à six mois. Cependant, le Forex est un marché ultra-rapide que nous travaillons chaque jour à court terme.

Et graphiquement, la tendance haussière (en jaune) est intacte. Les moyennes mobiles sont bien orientées et la progression se fait par petits mouvements ce qui rend la progression saine.

Direction 1,53
Ainsi, je ne vois pas ce qui pourrait empêcher l'euro d'aller toucher les 1,5280/1,53 avant de revenir les pieds sur terre.

 

Graphique de l'EUR/USD

 

Toutefois, il va vite falloir confirmer la cassure des 1,50 pour espérer aller plus haut
Car la paire a montré quelques signes d'essoufflement qui pourraient s'amplifier dans les jours à venir si les bulls ne trouvent pas de quoi alimenter la tendance.

Graphiquement, le support principal est désormais à 1,4840 et reste mon premier objectif en cas consolidation.

La tendance haussière ne sera remise en cause que par la rupture franche des 1,4750.

 
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